
Les 21èmes Assises Européennes de la Fabrication Additive se sont déroulées du 21 au 23 juin 2016 à l’Ecole Centrale de Paris. Cet événement a une nouvelle fois réuni un grand nombre d’intervenants français et européens en fabrication additive (fournisseurs de machines, donneurs d’ordre, chercheurs, universitaires…). L’événement s’est achevé par la remise des Trophées de l’AFPR, récompensant des réussites exceptionnelles d’entreprises et de chercheurs.
Impression 3D : les solutions proposées par les fabricants
Contrairement à ces dernières années où les présentations étaient axées sur les technologies et les performances des machines, ou sur les marchés de l’impression 3D, cette année elles étaient plutôt centrées sur la chaîne numérique avec la mise en avant des possibilités offertes par la fabrication additive, au travers d’exemples industriels.
Ainsi, une session complète était dédiée à la chaîne numérique et plus particulièrement, à la conception de pièces avec l’aide d’outils informatiques comme l’optimisation topologique ou la simulation de fabrication. Concevoir pour la fabrication additive demande de nouveaux outils de conception, c’est pourquoi deux éditeurs de logiciel, Dassault Systèmes et Altair ont présentés leurs solutions.
Daniel Pyzak a présenté la plateforme 3DExperience de Dassault Système où des solutions sont intégrées pour faciliter le développement de pièces en fabrication additive avec notamment l’outil d’optimisation topologique. En effet, la fabrication additive permet de réaliser des pièces avec des géométries organiques, issues de calcul topologique pour un coût acceptable. Au-delà de la conception numérique, la plateforme 3DExperience intègre également la simulation, ce qui permet de valider virtuellement la pièce en prenant en compte les contraintes liées au procédé de fabrication additive (géométrie, matériaux, trajectoires du laser, supports).
La solution d’Altair a été présentée par Jean-Pierre Roux. Une solution qui se veut également tout intégrée de la conception à la fabrication en passant par la simulation numérique de validation des pièces. Cette présentation a récapitulé les différents types de conception possible que propose Altair avec notamment la possibilité de générer des structures lattices. Deux types d’optimisation sont donc envisageables, la première est une optimisation topologique classique suivit d’une génération de la CAO directement intégrée dans la suite Hyperworks (nouveau module 2016) et la seconde une optimisation topologique avec l’intégration de structures lattices dans certaines zones. Les structures lattices permettent d’alléger encore plus les pièces mais imposent la fabrication additive comme procédé de fabrication.
CTIF est également intervenu lors de la session dédiée à la chaîne numérique pour présenter un cas d’étude industriel, la pince LETo. Elle a fait l’objet d’une phase d’étude amont (étude de la tenue à chaud par cyclage thermique, optimisation topologique, reconception et calcul mécanique de validation) avant d’être réalisée en fabrication additive. La pièce est actuellement en phase de tests industriels chez Setforge.

Phase de conception et de réalisation
De nouveaux acteurs sur le marché
Globalement, lors de ces assises, nous avons retrouvé peu de nouveaux acteurs, qu’ils soient universitaires, constructeurs de machine ou prestataires. Toutefois, deux nouveaux acteurs notables sont entrés en scène lors de ces assises, il s’agit des entreprises DCNS et Fives Michelin Additive Solutions.
DCNS, groupe industriel français spécialisé dans l’industrie navale militaire, l’énergie nucléaire et les infrastructures marines, a présenté une étude sur l’analyse de la défectologie de pièces réalisées en fabrication additive par le procédé SLM (Selective Laser Melting) en acier inoxydable 316L selon trois stratégies de lasage afin de voir leurs influences.
Fives Michelin Additive Solutions est quant à lui un nouveau fournisseur de solutions industrielles en impression 3D métallique au travers de sa marque AddUp. Cette société est un regroupement de deux grandes entreprises françaises : Michelin qui apporte son expertise de production de série, à l’échelle industrielle, de pièces de moules complexes en fabrication additive pour la production de pneumatique et Fives qui a une bonne expertise sur la conception, la production et la maintenance de machines et équipements industriels.
L’un des autres grands sujets de ces assises est la normalisation en fabrication additive. En effet, l’activité de normalisation se développe de plus en plus et depuis 2010 de nombreux groupes (plus d’une quinzaine) travaillent aux niveaux ISO et ASTM sur des sujets tels que les essais non destructifs, les exigences de qualité et la caractérisation de poudres métalliques.
Contact : C.OLLIVIER