Quand les Etats-Unis découvrent les éoliennes en mer
La première ferme d’éoliennes offshore vient d’être mise en service au large de New York. Une installation minuscule dans un pays où l’éolien pèse moins de 5 % de l’électricité produite l’an dernier.
La petite île de Block Island, prisée des New-Yorkais le week-end, sera bientôt alimentée à 90 % par des éoliennes installées au large de ses côtes. Une première aux Etats-Unis, où l’éolien offshore est totalement inexistant. Les turbines, fabriquées par General Electric dans les anciennes usines d’Alstom à Saint-Nazaire, et installées à 5 kilomètres des côtes de l’île, viennent d’entrer en service, formant la toute première ferme d’éoliennes offshore du pays. « L’éolien offshore est un savoir-faire très européen qui n’existe quasiment pas aux Etats-Unis », explique Markus Rieck, chez GE Renewable Energy.
L’installation est minuscule – elle ne compte que 5 éoliennes – mais générera 30 megawatt-heures d’électricité, soit suffisamment pour alimenter 17.000 foyers. Les quelque 1.000 résidents permanents de l’île, qui tirent actuellement leur énergie d’un groupe électrogène au diesel, très coûteux aux Etats-Unis, devraient au passage réaliser des économies substantielles, malgré le coût élevé de l’énergie produite offshore.
Les turbines installées un peu partout à l’intérieur du pays, avec une concentration particulière au Texas et en Californie, affichaient une capacité totale de près de 66 gigawatts (GW) en 2014, plaçant les Etats-Unis au deuxième rang mondial, encore loin derrière la Chine (114 GW).
Mais, portée par des dispositifs fiscaux avantageux, qui viennent d’être reconduits jusqu’en 2020, cette énergie renouvelable a représenté un quart des nouvelles capacités de production construites en 2014, selon les données de l’administration américaine. Et elle pourrait représenter 20 % du mix énergétique américain en 2030.
Dans ce contexte, le potentiel de développement de l’éolien offshore semble plein de promesses. Le département de l’Energie estime qu’il pourrait représenter près de 54 des 300 gigawatts nécessaires pour atteindre 20 % d’énergie éolienne en 2030, soit de quoi alimenter 16 millions de foyers. « Le potentiel est énorme aux Etats-Unis, poursuit Markus Rieck. Ce marché, totalement nouveau, est porté par les mêmes facteurs qu’ailleurs dans le monde. Plus de la moitié de la population vit près des côtes, c’est là que sont la consommation et les bassins d’emplois. »
Echos (Les), 18/08/2016
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