Pourquoi il faut s’intéresser au hafnium ?
Le hafnium, un métal gris, est connu dans l’aéronautique pour stabiliser les propriétés des superalliages à haute température, et dans le nucléaire où il entre dans la composition de certaines barres de contrôle, un dispositif d’urgence pour arrêter la réaction grâce à ses propriétés d’absorption des neutrons. Mais les motoristes et les énergéticiens vont devoir affronter une demande concurrente sur ce métal rare, dont il n’existe pas de gisement propre. On le trouve uniquement à une teneur de 1 à 4% mélangé au zirconium. Sa production a longtemps dépendu de la demande du secteur nucléaire en zirconium pur, qui exige la séparation du hafnium contenu. Une séparation opérée notamment à Jarrie (Isère) par Areva NP, qui confirme une hausse de production, et par Wah Chang aux États-Unis.
Le hafnium est plébiscité dans l’électronique pour ses propriétés isolantes. Sous forme d’oxyde, il est envisagé comme l’une des clés d’une nouvelle solution de stockage mémoire. Il facilite aussi la transformation de la chaleur fatale en énergie (par exemple celle des gaz d’échappement). On le retrouve dans les torches à plasma. Enfin, des chercheurs de Stanford l’ont utilisé en placage pour disperser la chaleur des bâtiments au lieu de les climatiser. Bref, les 60 à 80 tonnes extraites annuellement n’y suffiront pas. Le développement de la mine Dubbo, en Australie, va multiplier la production mondiale par quatre, et des gisements sont explorés à Madagascar, au Mozambique, au Sri Lanka et en Tanzanie.
[L’Usine Nouvelle, 25/04/2017]
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