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L’Europe construit sa première aciérie depuis quarante ans

L’autrichien Voestalpine va investir plus de 300 millions d’euros dans la construction d’un site entièrement automatisé, à 120 kilomètres de Vienne.
C’est un site d’une surface équivalente à celle de six terrains de football qui verra le jour au pied des collines verdoyantes autrichiennes. Et une première en quarante ans en Europe, applaudit la presse germanophone.
L’aciériste autrichien Voestalpine a annoncé cet automne la construction d’une nouvelle aciérie ultramoderne à Kapfenberg, une ville d’environ 20.000 âmes située à 120 kilomètres au sud-ouest de Vienne. Un site historique pour la profession. On y fabriquait déjà de l’acier au Moyen-Age. A rebours des fermetures d’aciéries et des plans sociaux qui se sont multipliés en Europe ces quarante dernières années, Voestalpine investira de 330 à 350 millions d’euros dans l’aciérie à arc électrique qui doit entrer en fonctionnement en 2021.
D’une capacité de 205.000 tonnes par an, la nouvelle usine alimentée en énergies renouvelables doit totalement remplacer l’ancienne usine, fondée en partie il y a plus de 100 ans.
Entièrement digitalisée, elle fabriquera de l’acier à forte valeur ajoutée pour les industries automobile, aéronautique, pétrolière et gazière… avec de jolies marges à la clé, quand les aciers de plus faible qualité voient leurs prix comprimés depuis des années par les surcapacités mondiales.
Voestalpine a longtemps tergiversé avant de se décider pour cette région autrichienne. En cause : les prix de l’énergie. C’est la main-d’oeuvre spécialisée locale qui a fait la différence, a expliqué le dirigeant du groupe, Wolfgang Eder. Le site profite également de la proximité des universités techniques de Graz et de Vienne.
La nouvelle aciérie emploiera les 3.000 salariés du site actuel. Parallèlement, Voestalpine construit à Kapfenberg un centre de compétences interne, dans lequel des experts de la robotique et des capteurs viendront notamment former les équipes du groupe à ces nouvelles technologies.

[Les Echos, 06/02/2018]
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