La fabrication additive a aussi besoin de finition
Si la fabrication additive bouleverse la manière d’envisager l’usinage, elle n’est pas la solution miracle. « La fabrication additive est rarement utilisée pour fabriquer l’intégralité d’une pièce. On a souvent intérêt à ne pas utiliser toute la précision de la fabrication additive pour gagner en vitesse de fabrication », précise J.-C. Uring, un membre du directoire de Fives. Partant de ce constat, les deux principaux fabricants de machines-outils, DMG Mori et Mazak, ont lancé une machine hybride. S’appuyant sur un tour pour l’un et un centre d’usinage pour l’autre, ils ont ajouté une tête de fabrication additive pour réaliser une pièce sur une seule machine, ce qui évite les recalages. Séduisante, cette solution n’est pourtant pas adaptée à toutes les fabrications : une pièce réalisée par un procédé additif doit, selon la matière utilisée, subir un traitement qui prend en compte la déformation due au refroidissement. La cohabitation des deux technologies se heurte aussi à des problèmes d’atmosphère. A l’intérieur de la machine, l’huile de coupe se diffuse, ce qui peut gêner le processus additif, tout comme la présence éventuelle de minuscules copeaux. Un risque que ne peuvent prendre les sous-traitants de l’aéronautique, mais qui ne posera pas de problème pour fabriquer des moules destinés à l’injection plastique, par exemple. Il y a, enfin, l’immobilisation de la machine. La fabrication additive est lente et monopolise une coûteuse machine. Autant d’éléments à prendre en compte au moment d’opter pour une machine hybride ou pour deux machines différentes.
[L’Usine Nouvelle, 01/09/2016, N° 3481, p. 37]
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