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Année record pour les dépôts de brevets en Europe

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Les demandes de brevets ont le vent en poupe en Europe. D’après des chiffres présentés jeudi à Bruxelles, l’Office européen des brevets (OEB) a reçu l’année dernière 160.000 demandes de dépôts – un chiffre record, en hausse de 4,8%. Ce dynamisme traduit, selon Benoît Battistelli, le président de l’OEB, le fait que « l’Europe continue d’être un pôle majeur pour les innovateurs du monde entier, un marché technologique attractif ».

Dans ce contexte, l’Ile-de-France se distingue par sa première place sur le podium des régions européennes. Avec 7.421 demandes, elle dépasse cette fois la Bavière (6.961). Une situation qui n’est probablement pas sans lien avec « tout ce qui a été fait depuis des années pour faire de ce territoire l’un des lieux les plus innovants d’Europe, qu’il s’agisse de grandes écoles, d’universités ou de technopoles », estime Benoît Battistelli.

Au total, la France a effectué 10.781 demandes de brevets européens en 2015. En termes de délivrances, le pays, dans son ensemble, a connu une augmentation de 14,9 % l’année dernière, avec un total de 5.433 brevets accordés. Cela représente 8 % des délivrances totales de l’OEB, une proportion légèrement supérieure à la quantité de demandes.

 

Pour autant, mieux vaut probablement ne pas céder à la tentation du triomphalisme. De fait, les autres régions françaises ne jouent pas dans la même catégorie. La deuxième au classement national, Auvergne-Rhône-Alpes, n’affiche que 1.152 demandes de brevets. Du coup, la France se place au quatrième rang dans le classement par pays. Ce sont les Etats-Unis qui, comme toujours, arrivent très largement en tête, avec 26,7% du total des demandes de brevets.

Mais cette année, cela représente un boom de 16,4%, dû en partie à l’effet d’une loi américaine qui a provoqué une accélération temporaire des démarches des entreprises.

Juste derrière, une fois de plus, arrive l’Allemagne, premier pays européen, avec 15,5% des demandes de brevets. Toutefois, les dépôts émanant d’outre-Rhin sont en baisse de 3,2%. Explication de Benoît Battistelli : « Nous avons des exemples précis de sociétés allemandes qui, après avoir déposé une demande de brevet en Allemagne, jugent plus urgent d’aller faire de même sur le marché chinois où elles exportent, plutôt qu’auprès de nous. » Le Japon se classe troisième, avec 13,4% des demandes. Avec exactement moitié moins, la quatrième place de la France la situe loin du podium.

Dans ce paysage, la Chine confirme sa percée, en se plaçant au huitième rang. Certes, elle représente moins de 4 % des demandes. Mais sa hausse, sur un an, s’élève à 22%. Il s’agit, pour le président de l’OEB, d’un mouvement « parallèle à l’internationalisation de certaines grandes entreprises chinoises et qui, de ce fait, reste très concentré sur les domaines du numérique et des télécommunications où ces groupes opèrent ».

Une fois rapportées à la taille des populations des pays, les demandes de brevets donnent toutefois une image très différente de l’Europe. C’est la Suisse qui, de très loin, domine ses concurrents, avec 873 demandes par million d’habitants. Les Pays-Bas, deuxièmes, sont à moins de la moitié. Viennent ensuite la Suède, la Finlande, le Danemark et l’Allemagne. La France est dixième, avec 162 demandes pour 1 million d’habitants. Les Etats-Unis, douzièmes, affichent 133 demandes, soit environ la moyenne constatée dans l’Union européenne.

Echos (Les), 03/03/2016

Contact : Isabelle Lacoste